Un nouvel inhibiteur de Myc sera testé lors d’un essai clinique de première phase sur le cancer

Des chercheurs ont reçu le feu vert pour le premier essai clinique de phase I/II chez l’homme portant sur un nouvel inhibiteur radical de Myc, une protéine impliquée dans la formation de la plupart des cancers humains.

L’agence espagnole des médicaments et des dispositifs médicaux a autorisé le premier essai clinique de phase I/II chez l’homme du composé inhibiteur de Myc, Omomyc (OMO-103), sur des patients atteints de tumeurs solides avancées. Il s’agit d’une étape importante vers la création d’un inhibiteur de Myc direct et cliniquement viable, une protéine associée à la formation de la plupart des types de tumeurs.

Cette étape majeure s’appuie sur la preuve préclinique de l’efficacité et de l’innocuité du polypeptide Omomyc à pénétration cellulaire chez des modèles murins. Elle fait également suite à la création réussie de peptides anti-Myc pour le traitement de plusieurs types de tumeurs différentes, réalisée avec le soutien du projet SYST-iMYC, financé par l’UE. La société chargée du développement de l’inhibiteur révolutionnaire de Myc est Peptomyc, une entreprise dérivée issue de l’Institut d’oncologie de Vall d’Hebron (VHIO) qui a accueilli le projet SYST-iMYC.

«Nous avons déjà démontré que le blocage de Myc a un excellent effet thérapeutique sur plusieurs modèles murins, avec des effets secondaires légers, bien tolérés et réversibles», rapporte Laura Soucek, chercheuse principale du groupe sur les traitements du cancer chez des modèles murins du VHIO, dans un article publié sur le site web du VHIO. «Maintenant que nous avons obtenu l’autorisation de lancer notre essai clinique de phase I, nous pouvons progresser davantage dans la vérification de l’innocuité et de l’efficacité de notre thérapie à base d’Omomyc au profit de ceux qui comptent le plus, nos patients», poursuit Laura Soucek, qui est également cofondatrice et directrice générale de Peptomyc.Le proto-oncogène Myc régule de nombreux processus biologiques, tels que la biogenèse et le métabolisme des ribosomes. Dans la plupart des types de tumeurs, l’activité de Myc est dérégulée, ce qui participe à la progression et à la persistance de la maladie. Cela fait de cette protéine une cible prometteuse pour les médicaments anticancéreux. Cependant, pendant de nombreuses années, les scientifiques ont cru que Myc n’avait pas d’intérêt thérapeutique, principalement en raison des effets secondaires potentiellement catastrophiques sur les tissus sains. Avec l’autorisation de l’essai portant sur son inhibiteur de Myc au sein de cliniques espagnoles sélectionnées, l’équipe de Peptomyc est en train de prouver que ces opposants avaient tort.

«Au niveau préclinique, nous avons confirmé l’efficacité d’Omomyc en tant que peptide de pénétration cellulaire — en substance, une mini-protéine ayant la capacité de pénétrer dans les cellules et d’atteindre son compartiment cible, à savoir le noyau. L’administration intraveineuse systémique réussie de notre mini-protéine inhibitrice de Myc contre le cancer du poumon et d’autres tumeurs malignes a conduit aux événements passionnants de cette semaine», remarque Marie-Eve Beaulieu, cofondatrice et directrice scientifique de Peptomyc, dans le même article daté du 17 mars 2021.

La stratégie de l’équipe est très différente des approches précédentes d’inhibition de Myc. «Notre mini-protéine Omomyc est suffisamment grande pour se plier avec précision et s’adapter à la structure désordonnée de Myc, qui détermine la spécificité de l’inhibition. En même temps, elle est suffisamment petite pour pénétrer dans les cellules tumorales et les noyaux afin d’atteindre sa cible», poursuit Marie-Eve Beaulieu. «En réalisant notre premier essai clinique de phase I chez l’homme, nous espérons introduire cette nouvelle thérapie en clinique pour un traitement plus efficace de plusieurs types de tumeurs.»

Peptomyc commencera bientôt à traiter les patients par Omomyc au sein de trois sites d’essais cliniques à Barcelone et à Madrid. Vingt patients atteints de tumeurs solides avancées dont la maladie a progressé après des traitements antérieurs participeront à l’étude de phase I. Le projet SYST-iMYC (Development of an effective and safe systemic Myc inhibitor for the treatment of multiple cancer types), qui a contribué à cette réalisation, s’est achevé en décembre 2019.

Pour plus d’informations, veuillez consulter:

projet SYST-iMYC


publié: 2021-06-01
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